And she feeds you tea and oranges that come all the way from China. …
and she lets the river answer that you’ve always been her lover.*
Leonard Cohen
Arrêtée sur ta trace
ces jours couleur orange, de fatigue,
je pose ma peau sur l’air qui pleut.
L’eau se met à bouillir.
Je retourne dans une île qui se féconde
sur son ventre de ravins,
dans un bandeau noir de cendres volcaniques humides:
les pores
se pressent comme des roses déchues
sous cette lune qui ne te récupère pas.
Je verse la semence.
Sur l’ambre le reste du dernier silence.
Je le finis
pensant à toi comme une rue sale,
haut lieu déprimant,
du chemin vers la ville.
*Elle t’offre du thé et des oranges / venant de Chine / et elle laisse que le fleuve réponde / qu’il a
toujours été son amant.
Publié dans le recueil Sobre el ámbar, 1986.
Traduit par Juan Asís Palau