Je crois à la poésie comme l’éclairage de tout ce qu´on ne voit pas, comme le creux ou l’envers du monde. Dans la parole juste que bat les ailes et s’envole dans l’ombre. Dans le mot comète et dans l’éclair, cousin germain du balbutiement; celui qui est le début et la fin de la mémoire qui nous permet l’accès au monde par la voie des mots à l’enfance et le récupérer, grâce à eux, à la vieillesse.
Je crois à l’absence, à la perte, comme incontournable contrainte de l’écriture. À la vision de celui qui habite le rivage, la limite, et qui ressent le voyage comme une trace d’identité, un état d’âme.
Je recherche une autre mesure des choses. Évoquer. Émouvoir. Un poème qui dépasse l’horizon du verbe; celui qui se récrée à la fin de la lecture dans l’imagination ou la mémoire d’un lecteur complice.
(Traduit par Juan Carlos Arbex)