Ils laissaient des écharpes sur le sable des îles
après la traversée du froid qui nous sépare
d’Afrique
comme des vagabonds au petit matin
bouteilles gelées à la dérive
sur les bords des rivières
inscriptions de sel avec leur mémoire de la mer
et la douce graphie de leurs langues
sur le trottoir de l’hiver
pour écouter partout
sur les restes du naufrage
le même silence amoindri
commun
accusateur
Varsovie, février 2013
Traduit par Juan Asís Palau